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Medics communiqué avec la police pour obtenir trois personnes libérées de cette arrestation de masse et traités par les techniciens ambulanciers. |
Même pendant la
guerre du Viêt-Nam, les Yankees et les Nord-vietnamiens étaient en
communication et négociaient.
Les médics de rue
doivent négocier avec la police et les manifestantEs pour être en mesure de
prodiguer des traitements ou des soins spéciaux au gens qui en ont besoin, et
ce, quelle que soit la situation. Il est même parfois nécessaire d'organiser
les manifestantEs afin de mettre fin à certaines activités qui mettent en
danger l'espace sécurisé où l'on prodigue des soins à unE blesséE. Les
manifestantEs doivent se parler pour coordonner leurs activités, s'avertir des
pièges déployés par la police, etc.
La police :
Ça peut être une
personne gravement blessée qui a besoin d'une ambulance et de soins d'urgence
avancés, MAINTENANT ! ;
ça peut être un
vétéran de guerre qui a toute une série de blessures de guerre et/ou qui
souffre de maladies chroniques et pour qui il serait dangereux de subir une
incarcération pour un acte de désobéissance civile mineur ;
ça peut être unE
manifestantE qui pique une importante crise d'angoisse après avoir été arrêtéE
avec 500 autres personnes ;
ça peut être une
personne en situation d'itinérance et atteinte de diabète qui n'a rien à voir
avec la manifestation dans laquelle elle s'est soudainement retrouvée ;
ça peut être une
personne en état d'arrestation qui est confinée à un fauteuil roulant et qui a
besoin d'unE assistantE pour ses soins et besoins de base.
La plupart du
temps, les flics se câlissent bien de punir tout le monde également ; ils
ne font que suivre des ordres et ont hâte de retourner à la maison après leur
quart de travail, avec le moins de tracas que possible. Une personne qui meurt ou qui tombe gravement malade
pendant leur quart de travail constitue un « tracas », surtout si cet
incident risque de générer de la mauvaise publicité, de la paperasse à n'en
plus finir ou même une enquête publique. Lors d'une arrestation de masse où les
manifestantEs sont captifVEs, la police se fout bien de relâcher quelques
poissons.
Parfois, une
ambulance ne parvient pas à se frayer un chemin à cause d'une combinaison
malheureuse entre stratégie policière, incompétence communicationnelle de la
part de la police, et/ou crainte des ambulanciÈREs de s'approcher d'une zone
non sécurisée.
Nous recommandons
l'approche suivante :
Restez
respectueuxSES, courtoiSEs et professionnelLEs.
Demandez à parler
à unE commandantE.
Expliquer
brièvement qui vous êtes, votre statut de médic, ainsi que la situation
d'urgence.
Expliquez
clairement la solution que vous recommandez :
par exemple,
« cette personne a besoin d'une ambulance MAINTENANT ; cette personne
ne devrait pas aller en détention et devrait être libérée immédiatement ;
cette personne n'est pas unE manifestantE et devrait être
libérée ; cette personne a besoin d'être constamment accompagnée par
son assistantE, êtes vous en mesure de le garantir ?, etc. ».
Expliquez ce que
vous pouvez faire personnellement pour aider.
Si les flics ne
vous écoutent pas, augmentez la pression tout en demeurant professionnelLEs et
respectueuxSES.
Envisagez
d'introduire des médias, des observateursTRICES des libertés civiles ou
d'autres témoins dans vos négociations. Rappelez aux flics les lois et les
protocoles qui les obligent à venir en aide à une personne qui a besoin de
traitements ou de soins médicaux. Si les flics refusent toute assistance,
envisagez de solliciter des pressions externes, par exemple en appelant unE
docteurE, unE avocatE, unE politicienNE, des médias, etc., ou en appelant
directement quelqu'un dans la hiérarchie policière ou au gouvernement.
Si la situation
ne s'améliore pas et que la police refuse toujours de venir en aide à une
personne gravement blessée, ou vous empêche de le faire vous-même, envisagez de
mobiliser les gens autour de vous pour mener une action directe, comme de
transporter intentionnellement la victime à travers la ligne de police jusqu'à
une ambulance. Il est préférable de faire cela en expliquant clairement vos
intentions de premiers soins à la police, en agissant à l'unisson et en
sollicitant l'accompagnement des médias et des observateursTRICES des libertés
civiles.
Les manifestantEs qui créent des conditions non
sécuritaires pour les soins d'urgence :
Si vous vous
retrouvez dans une situation de confrontation violente ou d'émeute (par
exemple, des manifestantEs lancent des pierres et les policiers tirent des
lacrymos, etc.), il vous faut créer un espace sécurisé assez grand pour traiter
ou transporter les manifestantEs blesséEs.
N'oubliez pas que
dans la plupart des cas, en situation de crise, les gens VEULENT vous aider.
Votre job est de leur dire quoi faire.
Les médis doivent
demander aux bénévoles d'informer les manifestantEs et la police pour soutenir
la création d'un espace sécurisé. Cela peut vouloir dire que les manifestantEs
devront déplacer leurs actions à distance du lieu de la blessure, cesser toute
action qui provoque la police, ou même former une barrière humaine ou d'objets
entre l'espace de traitement et la police. Les bénévoles seront ensuite
sollicitéEs d'une manière similaire pour assurer le transport de blesséEs à
distance de la zone de bataille.
Là aussi, soyez
directEs avec les manifestantEs.
Expliquez
clairement le problème : « il y a ici unE manifestantE blesséE qui a
besoin d'assistance immédiatement ».
Expliquez
brièvement qui vous êtes et quel est votre statut : « je suis unE
manifestantE/médic et je suis en train de venir en aide à cette personne ».
Expliquez
clairement votre solution : « nous avons besoin d'un espace sécurisé
pour traiter notre camarde blesséE ; il faut donc libérer cet espace
complètement et éloigner les personnes qui lancent des projectiles à la police ».
Sollicitez leur
solidarité active : « j'ai besoin de vous pour dire aux autres de
nous aider à protéger la personne blessée, ou qu'ils/elles doivent créer un
périmètre d'au moins 10 mètres tout autour. Ensuite, il nous faudra transporter
cette personne jusqu'à une ambulance ou une clinique ».
Sollicitez l'aide des non manifestantEs : les
passantEs, chauffeurEs de taxi, employéE des boutiques, etc.
Pour vous
adresser à un grand groupe de personnes :
L'usage d'un
mégaphone vous facilitera la tâche.
Si vous n'en avez
pas, essayer le "Mike check!" pour faire le mégaphone populaire et relayer
votre message à travers la foule.
Si la
manifestation est particulièrement bruyante, ou si elle est en mouvement, vous
pouvez aussi essayer de faire crier le même message par plusieurs personnes en
même temps. Criez des phrases courtes.
Placez-vous en
hauteur pour attirer l'attention. Vous pouvez par exemple vous hisser sur les
épaules d'unE camarade, monter sur une poubelle, appuyer votre vélo sur un
poteau et grimper sur le cadre, etc.
Brandissez un
drapeau.
Pour détourner une foule en marche qui se dirige vers
une souricière de la police :
Cela est plus
facile lorsqu'un groupe de personnes travaillent de concert.
Déterminez
rapidement votre tactique et qui se chargera de quelle tâche.
* Des camarades devraient retourner
à l'intersection la plus proche où le cortège peut encore tourner pour éviter
la souricière. Ils/elles doivent crier clairement un court message
d'avertissement, par exemple, « Attention ! Piège devant ! Tournez à gauche ici ! ». Si
possible, demandez au manifestantEs qui ont mené la manifestation avec un
drapeau de montrer le chemin le plus sûr.
* D'autres camarades à l'avant
devraient se dresser au milieu du cortège, se hisser le plus haut possible, et
crier « Attention ! Piège devant ! Il faut revenir sur nos pas ! ».
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